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Cet article présente le point de vue italien sur la campagne italienne dans les Alpes occidentales en juin 1940. Une offensive qui permit à Mussolini d’obtenir quelques miettes de la victoire allemande mais qui le priva de tout débouché au plan militaire. L’assaut des fortifications françaises fut lancé par l’infanterie, sans l’appui de l’artillerie, ni de l’aviation. Une bataille qui était sans espoir (environ 800 tués côté italien, 40 du côté français, en plus des 200 Italiens gelés) et fut une démonstration des limites tragiques de la guerre menée par Mussolini et le commandement italien.
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Texte intégral
Le théâtre
1Au cours des siècles, les Alpes occidentales n’ont jamais été une frontière établie entre l’Italie et la France. Il suffit de rappeler que, jusqu’en 1861, l’État des ducs de Savoie (puis des rois de Sardaigne) s’étendait de Chambéry à Turin et, plus tard, jusqu’à Nice. C’est seulement cette année-là, à la naissance du royaume d’Italie et de l’annexion de la Savoie et de Nice à la France que cette frontière prit un caractère définitif. Du Mont-Blanc à la mer, elle suit la crête montagneuse pendant un peu moins de 500 km et sépare les populations de langue et de tradition françaises de celles de langue et de tradition italiennes 1.
- 1 Nous renvoyons à une étude minutieuse, Andrea Gandolfo, « Il confine italo-francese nelle Alpi Mar(...)
2Sur le plan géographique et militaire, la frontière favorise la France. Le théâtre des opérations, de la frontière au Rhône, a une profondeur de 200 km de terrains montagneux avec plusieurs barrières naturelles. Le versant italien est plus court, toutes les vallées de longueurs variables descendent directement sur la plaine du Pô. La vallée d’Aoste au nord est la plus longue ; la profondeur diminue dans les vallées de Suse et du Chisone (voie la plus parcourue par les armées) ; elle se trouve au minimum entre le Mont-Viso et la plaine turinoise (à moins de 20 km à vol d’oiseau) et recommence à croître en descendant vers Coni (Cuneo) puis vers la mer. En 1940, cinq cols étaient praticables par des troupes motorisées : le Petit-Saint-Bernard au nord, vers la vallée d’Aoste ; le Mont-Cenis et le Montgenèvre, au centre, débouchant sur Turin ; le col de la Maddalena (col de Larche) et le col de Tende au sud, qui aboutissent à Coni. De plus, il faut mentionner la route étroite longeant la côte. Les autres cols n’étaient accessibles qu’avec les mulets des troupes alpines.
3La frontière fut fortifiée de chaque côté lorsque les rapports entre l’Italie et la France se détériorèrent, après 1870, puis de nouveau à partir de 1930, avec des critères modernes qui tenaient compte de la nouvelle efficacité du feu de l’artillerie. En 1940, les fortifications françaises étaient un prolongement de la ligne Maginot, avec un système articulé de grands forts modernes et de fortifications avancées. Le « Vallo alpino » italien était bien moindre, peu de forts et des fortifications plus modestes, blockhaus, emplacements pour canons, abris pour les troupes en haute montagne et chemins pour les mulets.
Les plans de guerre italiens
4De 1870 à 1914, les plans de guerre italiens contre la France étaient orientés à la défensive, comme les rapports de force l’imposaient. L’Italie craignant d’être agressée par sa voisine plus forte, aussi bien sur terre que sur mer, fortifia, dès 1870, ses ports les plus importants, et entoura même par une couronne de forts la ville de Rome. La Triple alliance, conclue en 1882 entre l’Italie, l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie, était considérée par l’Italie comme une garantie contre une agression française. Dans les accords de 1888 (renouvelés jusqu’en 1913) entérinant la participation italienne à une guerre allemande contre la France, une avance italienne dans les Alpes paraissait impossible. Les troupes italiennes devaient attaquer uniquement pour retenir des forces françaises et, pour soutenir la grande offensive allemande, cinq corps d’armée sur douze, soit une bonne partie de l’armée italienne, devaient effectuer un long parcours vers le Rhin en passant par l’Autriche 2.
- 2 Gabriele (Mariano), La frontiera nord-occidentale dall’Unità alla Grande Guerra 1861-1915, Roma, U(...)
- 3 Le général Alberto Pariani cumula la charge de sous-secrétaire à la Guerre (le ministre était Muss(...)
- 4 Les plans de guerre de l’armée ont été étudiés remarquablement par Fortunato Minniti, Fino alla gu(...)
- 5 Pour tous les aspects militaires de la guerre italienne se reporter au rapport, honnête et compéte(...)
5Entre les deux guerres mondiales, les rapports entre la France et l’Italie furent globalement mauvais (sauf pendant le premier semestre de 1935, lorsque Mussolini eut besoin du consensus français pour son agression à l’Éthiopie). Le régime fasciste considérait la démocratie française comme son premier ennemi. Malgré cela, l’état-major de l’armée italienne ne prit jamais en considération une offensive contre la France. Les plans préparés et ajournés étaient au nombre de trois : a) défensif contre une agression française ; b) défensif sur deux fronts, la France à l’ouest et la Yougoslavie à l’est ; c) offensif contre la Yougoslavie avec la neutralité française. À la veille de la guerre, le général Pariani, qui avait le contrôle complet de l’armée 3, décida que son devoir en cas de guerre se limitait à la mobilisation des troupes et à leur rassemblement dans la plaine du Pô. La préparation de plans de guerre n’était plus nécessaire puisqu’on comptait avant tout sur le génie de Mussolini 4. Et en effet, en juin 1940, l’armée italienne disposait d’études de secteur pour attaquer la frontière, mais n’avait pas de plan pour une offensive contre la France 5. La marine était tellement inférieure face à l’union des flottes françaises et anglaises en Méditerranée qu’elle ne pouvait pas risquer de sortir de ses ports, même pour ravitailler la Libye. Seule l’aviation rêvait d’un rôle offensif grâce au bombardement stratégique, sans en avoir les moyens.
La guerre de Mussolini
6En dix-huit ans de dictature 6, Mussolini mena une politique de prestige et une propagande guerrière très au-dessus des forces d’une puissance moyenne comme l’Italie. La conquête de l’Éthiopie en 1935-1936 fut un grand succès politique et médiatique, mais extrêmement coûteux, s’y étaient ajoutées les dépenses pour l’intervention italienne en Espagne ainsi que celles bien plus élevées pour l’empire d’Éthiopie et la répression de la résistance abyssinienne de 1936 à 1940. Alors que la France développait ses armements, Mussolini était obligé de couper les fonds pour l’armée de terre et l’aviation qui, ainsi, eurent en 1940 des chars et des avions dépassés. Le début de la guerre européenne mettait fin au bluff, mais renoncer au rôle de grande puissance pour l’Italie signifiait la fin du prestige du duce et peut-être de sa dictature. Mussolini choisit donc de se lier à l’Allemagne nazie par le « pacte d’acier », une alliance offensive, en mai 1939, mais quand la guerre éclata, la neutralité fut un choix presque obligé. D’après les chefs militaires, mais aussi d’après les responsables du pouvoir économique, l’Italie n’était pas en état d’affronter une guerre européenne, il fallait que le génie du duce trouvât une solution. Au printemps 1940, Mussolini ne pouvait qu’espérer réussir à prendre le train de la victoire allemande. Ce qui arriva avec l’offensive foudroyante du 10 mai ; le 14 juin, les Allemands étaient à Paris.
- 6 Pour un panorama général de la guerre italienne, voir GiorgioRochat, Le guerre italiane 1935-1943,(...)
La préparation de l’offensive dans les Alpes
7L’effectif moyen de l’armée italienne était de 250 000 hommes avant la guerre d’Éthiopie ; en 1936, il frôlait le million d’hommes ; en mai 1939, il avait diminué et ne comptait plus que 544 000 hommes. En septembre 1939, début de la guerre européenne, une mobilisation partielle permit à l’armée d’atteindre 1 300 000 hommes ; mais à l’hiver, les effectifs étaient réduits à quelque 500 000 hommes. Au printemps 1940, suite à une nouvelle mobilisation, la force de l’armée montait alors à 1 450 000 hommes puis à 1 800 000. Il y eut une légère baisse après la capitulation française, en octobre, 600 000 hommes avaient été renvoyés dans leurs foyers juste au moment de l’offensive en Grèce 7. Des chiffres qui, mieux qu’un long discours, illustrent le fait que Mussolini n’avait d’autre politique que l’attente de la victoire allemande, au point de ne pas estimer nécessaire la proclamation de la mobilisation générale.
- 7 Rochat (G.), Le guerre italiane, op.cit., p. 252-253. Par conséquent, les effectifs des unités se(...)
- 8 En 1938, le général Pariani avait réorganisé l’armée, en réduisant les effectifs des divisions afi(...)
- 9 Les divisions alpines comprenaient en principe 6 bataillons et 6 batteries de 75/13 (d’origine aut(...)
- 10 Et précisément 12 605 officiers, 299 339 sous-officiers et hommes de troupe, 2 949 canons. Voir Ga(...)
- 11 Ces 10 divisions illustrent les retards de l’armée italienne : 2 divisions blindées avec des chars(...)
8En juin 1940, le groupe d’armées Ouest, déployé en Piémont et en Ligurie, comprenait deux armées : la Ire armée au sud et la IVe armée au nord. Pour un total de 18 divisions d’infanterie (plus petites que les divisions françaises 8), 4 divisions alpines 9 et 6 groupes de bataillons aux effectifs légèrement inférieurs, il y avait environ 300 000 hommes et 3 000 canons 10. Juste derrière, se trouvait la VIIe armée, appelée « armée du Pô », composée de 10 divisions mobiles d’efficacité limitée 11, tandis que deux armées avec 10 divisions d’infanterie défendaient la frontière orientale. Selon des données officielles, sur les 73 divisions à efficacité variable existant en juin 1940, seules 19 étaient complètes ou presque, 32 incomplètes mais utilisables, quant aux autres, elles étaient inefficaces par manque de moyens.
9À l’automne 1939, une offensive française semblait improbable mais néanmoins possible. Ce qui justifiait la concentration de troupes italiennes à la frontière française. En juin 1940, l’idée d’une offensive française était écartée, mais malgré cela, 300 000 soldats italiens, amassés au pied des Alpes, maintinrent un déploiement défensif. La majorité des troupes étaient positionnées en plaine, à l’embouchure des vallées ; et les artilleries au complet étaient disposées de façon à pouvoir frapper le versant italien afin d’arrêter une offensive française mais non d’atteindre les fortifications françaises.
Les forces françaises
10En septembre 1939, la 4e armée française déployée du Mont-Blanc à la Méditerranée comptait 11 divisions actives (dont 6 alpines), ainsi que les troupes pour la défense de la frontière, détachements mobiles et garnisons des fortifications. En tout, 550 000 hommes, beaucoup plus que nécessaire pour la défense d’une frontière bien fortifiée. Le front principal était bien sûr le Rhin, mais l’armée française n’avait cependant pas renoncé à préparer une offensive contre l’Italie comme le prouve la demande, en août 1938, du général Gamelin au général Billotte, commandant du théâtre des opérations Sud-Est (dont dépendait la 6e armée) de mettre au point « une offensive d’ensemble sur le front des Alpes » 12. Les préparatifs pour une offensive continuèrent jusqu’en septembre 1939. Toutes les troupes mobiles furent ensuite envoyées au nord. En juin 1940, l’armée des Alpes du général Olry comptait 175 000 hommes, dont 85 000 à la frontière ; il s’agissait surtout des garnisons des fortifications (ce qui donne une idée de leurs dimensions), 86 sections éclaireurs-skieurs,détachements de 35 à 40 hommes bien entraînés à la guerre en montagne, laissés par les bataillons de chasseurs alpinstransférés au nord 13.
Les premiers jours de guerre
11Pour les Français, la déclaration de guerre italienne, alors que les troupes allemandes avançaient sur tous les fronts, fut un coup de poignard dans le dos (comme le dira le président Roosevelt). Mussolini aspirait à se joindre à la victoire de Hitler, sa fameuse déclaration à Badoglio, « j’ai besoin de quelques milliers de morts pour m’asseoir à la table de la paix », résume bien l’orientation de la guerre déclarée le 10 juin 1940. Au début, ces morts ne semblaient même pas nécessaires, les forces à la frontière française devaient maintenir une « conduite absolument défensive, sur terre comme dans les airs ». Les troupes ne devaient pas se mouvoir vers la frontière, les patrouilles avancées pouvaient répondre au feu français, mais non tirer en premier. Ces ordres mêmes furent maintenus et indépendamment des gros succès médiatiques dus aux bombardements de l’aviation anglaise sur Turin dans la nuit du 11 au 12 juin et de la flotte française sur Gênes et sur d’autres localités de la côte ligure, le 14 juin. Les premiers jours de guerre dans les Alpes furent donc sans épanchement de sang, seulement des engagements entre patrouilles.
- 14 Gallinari (V.), op.cit., p. 116-117.
12La chaîne de commandement italienne avait des aspects tragi-comiques, un tas de généraux en compétition. Le commandant du groupe d’armées Ouest était le prince Umberto, l’héritier au trône, une figure évanescente. Le maréchal Graziani, chef d’état-major de l’armée, se précipita au Piémont pour diriger les opérations, suivi par le général Soddu, sous-secrétaire au ministère de la Guerre (le ministre étant toujours Mussolini) qui, ne pouvant réclamer des charges de commandement, se présenta comme « le téléphoniste du duce ». En réalité, les décisions étaient prises à Rome par Mussolini, avec quelques limites posées par le maréchal Badoglio, chef d’État-Major général mis à l’écart, d’incroyables retards de transmission contribuèrent donc à la confusion du général Roatta, l’adjoint de Graziani resté à Rome pour diriger l’état-major de l’armée, qui, le 17 juin, donnait des ordres qui ne relevaient pas de ses compétences : « être aux trousses de l’ennemi. Audacieux. Oser. Se précipiter contre », tout de suite contredit par son chef Graziani, « les hostilités contre la France sont suspendues » 14.
La décision de l’offensive
13« Savoie, Nice, Corse, Tunis, Djibouti », tels étaient les objectifs réclamés en1939 dans les manifestations de rue fascistes. Il n’est pas facile de comprendre pourquoi Mussolini s’attendait à les recevoir en cadeau de Hitler, ni pourquoi en juin1940, il avait des prétentions encore supérieures : l’occupation de la France jusqu’au Rhône et la mainmise sur la flotte de guerre française. Des ambitions et des illusions qui furent réduites de manière draconienne lors de sa rencontre avec Hitler le 18juin à Munich. La décision fut claire, Mussolini n’obtiendrait que les territoires français qu’il réussirait à occuper avant la conclusion imminente de l’armistice. L’unique concession de Hitler fut que l’armistice franco-allemand n’entrerait en vigueur qu’après la signature de l’armistice franco-italien.
14Mussolini donna donc l’ordre le 19 juin de mener de fortes attaques à la frontière et décida ensuite, le 20, une offensive générale en disant à un Badoglio réticent : « Je ne veux pas subir la honte que les Allemands occupent le pays niçois puis nous le remettent. » Badoglio transmit les ordres à Graziani :
- 15 Pour ces ordres successifs, voir Gallinari,op.cit., p. 121 et suivantes.
« Demain, le 21, en commençant l’action à trois heures, la Ire et la IVe Armées attaquent à fond sur tout le front. But : pénétrer le plus profondément possible en territoire français. » Graziani passa l’ordre aux armées : « Les Allemands ont occupé Lyon, il faut éviter de manière catégorique qu’ils arrivent les premiers à la mer. Cette nuit à trois heures, vous devez attaquer sur tout le front, du Saint-Bernard à la mer. L’aviation contribuera par des bombardements de masse sur les fortifications et sur les villes. Les Allemands dans la journée de demain et d’après-demain feront parvenir des colonnes de blindés en provenance de Lyon se dirigeant vers Chambéry, Saint-Pierre de Chartreuse et Grenoble. » 15
15Ainsi commença une bataille de quatre jours, du matin du 21 juin à la nuit du 24, une bataille menée quand le sort de la guerre était déjà décidé et qu’à Rome, les pourparlers pour l’armistice franco-italien étaient en cours.
16Ce fut une offensive sans espoir. Tout d’abord parce que la frontière française était bien fortifiée, nous avons déjà dit que toutes les études italiennes excluaient la possibilité d’une percée. Ensuite, parce que jusqu’au 20 juin, le déploiement italien était défensif, troupes et artilleries étaient encore positionnées de façon à arrêter une offensive française désormais impossible. Les troupes italiennes devaient donc partir à l’attaque des positions françaises sans autre appui que le feu des forts italiens, presque toujours orientés à la défensive. En outre, le temps était très mauvais, la nuit, furent enregistrées des températures allant jusqu’à moins 20 degrés, ce qui était trop pour l’équipement médiocre de l’infanterie avançant dans la neige.
- 16 Dans la documentation italienne, l’espoir d’un effondrement de l’armée des Alpes n’est jamais décl(...)
17En termes militaires, cette offensive était donc vouée à l’échec dès le départ. En termes politiques, cette offensive devait démontrer que l’Italie fasciste avait, elle aussi, pris part à la guerre. Aussi, il y avait encore un espoir mal dissimulé : que l’effondrement de la France face aux Allemands gagnât aussi l’armée des Alpes, de manière à permettre une avancée italienne facile 16. De même, quatre mois plus tard, Mussolini décida l’agression contre la Grèce, convaincu que l’armée grecque ne se battrait pas.
- 17 La supériorité numérique italienne doit aussi être ramenée à de justes proportions. Du côté frança(...)
18La résistance victorieuse de l’armée des Alpes fut l’unique succès français du tragique désastre du printemps 1940. On peut donc comprendre que l’on s’en souvienne et qu’il soit célébré. Le grand mérite de l’armée des Alpes du général Olry fut de continuer à combattre avec détermination quand la France s’écroulait, même contre les Allemands qui avançaient depuis Lyon. Il ne faut cependant pas exagérer ce succès contre les Italiens dans la bataille des Alpes car tous les avantages étaient du côté français 17.
Quatre jours de combats, 21-24 juin
19La façon la plus efficace pour présenter les combats est de comparer les pertes. Les Français eurent 37 morts, 62 blessés, 155 prisonniers 18 ; les Italiens : 642 morts, 2 631 blessés, 2 151 gelés, 616 portés disparus 19. Les données sur ces derniers laissent de nombreux doutes comme toujours. Les portés disparus devraient être en partie des morts dont les corps ne furent pas retrouvés. Ces données apparaissent dans un rapport de l’état-major italien du 18 juillet 1940 quand beaucoup de morts italiens gisaient encore sous la neige 20. Donc, 37 Français morts contre 642 Italiens, peut-être 800 et plus, si l’on tient compte des portés disparus. Des chiffres qui suffisent à renseigner sur ce que fut l’offensive italienne : une infanterie attaquant des fortifications françaises modernes sans l’appui de l’artillerie ni de l’aviation. Un autre chiffre s’avère significatif : 2 152 hommes assez gravement gelés pour être hospitalisés. Des nuits passées dans la neige avec un équipement médiocre ! Le temps était très mauvais, mais on était en juin et sur les montagnes italiennes.
- 18 Chiffres officiels, obtenus par le colonel Max Schiavon. L’armée des Alpeseut20 tués, 84 blessés e(...)
- 19 Gallinari (V.), op.cit., p. 206. Avec une marge de doute, comme pour toutes les pertes dans les ba(...)
- 20 Voir la liste des pertes des régiments italiens dans Gallinari,op.cit., p. 265-270. Les chiffres(...)
- 21 Rochat (Giorgio), La divisione Acqui nella guerra 1940-1943, en La divisione Acqui a Cefalonia, se(...)
20Il est difficile d’analyser les quatre jours de l’offensive italienne. Il manque un centre de gravité, un objectif précis. L’attaque était sur tout le front, du massif du Mont-Banc à la Méditerranée, dans une douzaine de secteurs différents, le plan était toujours le même. Prenons un exemple parmi d’autres : la division d’infanterie de montagne (c’est-à-dire avec l’artillerie à dos de mulet) « Acqui » était basée, en juin 1940, au débouché de la vallée de la Stura, devant Coni (Cuneo). Elle comprenait 6 bataillons d’infanterie et une légion de la milice fasciste (environ 5 000 hommes), 30 mortiers de 81, 24 canons de 75/13 et 12 de 100/17, 3 500 mulets et chevaux, 68 véhicules, 71 motocyclettes et 153 bicyclettes. Au total peut-être : 12 000 hommes. Le dispositif était si défensif que certaines études avaient été pour un éventuel barrage à l’ypérite. Puis le 20 juin, la division reçut l’ordre de remonter la vallée de la Stura à plus de 60 km de la frontière. Trois jours de marche sous la pluie, l’unique route était encombrée de trafic, les liaisons radio sautaient (elles ne fonctionnaient que par beau temps), les cuisines restaient à l’arrière. Le 23 juin, les bataillons de la « Acqui » atteignirent le col de la Maddalena et commencèrent la descente de la vallée de l’Ubayette (Ubaye). L’artillerie, restée en arrière, une seule batterie de 100/17, accédait au col. Les bataillons avançaient dans une neige profonde, il faisait froid et il pleuvait, par chance, le brouillard empêchait l’artillerie française d’ajuster le tir. Le soir du 24, les bataillons étaient devant les forts français mais ils n’eurent pas les moyens de les attaquer. Les troupes étaient épuisées, heureusement l’annonce de l’armistice arriva. L’« Acqui » compta 32 morts et 15 disparus (corps non retrouvés), 90 blessés, 198 gelés et aucun dommage ne fut fait aux fortifications françaises 21.
21Avec peu de variantes, c’était le plan de toutes les attaques italiennes. Donnons un autre exemple du manque de préparation : le col du Petit-Saint-Bernard, un plateau de quelques kilomètres (italien en 1940, français depuis 1947) semblait être une voie facile pour descendre vers la France, si bien que le général Guzzoni, commandant de la IVe armée, était prêt à se mettre à la tête de la percée (et le maréchal Graziani, tout de suite derrière). Cependant, la route était coupée par la destruction des ponts et dominée par la Redoute Ruinée (le fort des Traversette pour les Italiens), un vieux fortin avec quelques mitrailleuses et 70 hommes, capable d’empêcher le passage de l’infanterie italienne (et bien soutenu par le feu des forts français). En quatre jours de bataille, les commandements italiens ne réussirent pas à faire parvenir sur le plateau les quelques canons nécessaires pour détruire le fortin qui, bien qu’endommagé, continua à bloquer le trafic le long de la route. Par conséquent, les troupes italiennes réussirent à occuper en partie le versant français mais non à rejoindre Bourg-Saint-Maurice. Les défenseurs de la Redoute Ruinée l’abandonnèrent après l’armistice avec l’honneur des armes.
22Durant les quatre jours de combat, il n’y eut qu’une seule action offensive française. Le mont Chaberton, 3 120 m d’altitude, au nord de Clavière (français depuis 1947), dominait la route du Montgenèvre et la cuvette de Briançon. Au sommet, une batterie avait été construite au début du XXe siècle avec huit canons de 145/35 dans des tourelles blindées qui avaient un effet peut-être plus dissuasif (la batterie menaçante dominait la cuvette de Briançon) qu’une réelle puissance de feu. Et en effet, les centaines de coups tirés depuis le mont Chaberton, les premiers jours de guerre, ne réussirent pas à endommager sérieusement les forts français qui défendaient Briançon. La réplique française, bien préparée, se déclencha le 21 juin : 4 mortiers de 280 détruisirent en quelques heures six des huit tourelles. Les deux dernières continuèrent de tirer jusqu’à l’armistice, protégées par le brouillard, sans grand effet.
23Le résultat de la grande offensive italienne fut bien misérable : l’occupation du versant français sur une profondeur réduite et variable, qui ne touchait jamais les forts français. Seul un nombre limité de fortifications avancées furent conquises. Le plus grand succès fut la prise de la petite ville de Menton au bord de la mer, tout de suite mise à sac.
L’aéronautique
24L’aviation italienne avait une réputation supérieure à ses capacités réelles 22. Elle estimait que sa mission était le bombardement stratégique, mais tout en n’en ayant pas les moyens ; et refusait une collaboration avec les forces terrestres, qu’elle avait pourtant menée avec succès en Éthiopie et en Espagne 23. Quand les hauts commandements de Rome annoncèrent le bombardement des fortifications françaises, ils oublièrent que l’aviation n’avait aucun entraînement pour des opérations aussi difficiles. Comme l’écrivit le général Santoro :
- 22 Pernot (François), « L’aviation militaire italienne de 1940 vue par l’armée de l’Air de l’armistic(...)
- 23 Rochat (G.), Le guerre italiane, op.cit.
- 24 Santoro (G.),L’Aeronautica italiana nella Seconda guerra mondiale, vol. 1, Ed. Esse, Milano-Roma,(...)
« Les formations de bombardement (...) furent engagées dans l’emploi, plus absurde qu’incohérent, contre des ouvrages fortifiés en montagne, construits dans des cavernes ou protégés par des épaisseurs notables de béton, destinés à résister naturellement au martellement de très gros calibres et considérés, a priori, comme ne pouvant pas être endommagés par des bombes aériennes. Du moins par celles employées par l’Aéronautique italienne (...). » 24
- 25 Santoro, op.cit., p. 129. L’histoire de l’aviation italienne du général Santoro, qui en fut un des(...)
25Toujours d’après Santoro, les avions italiens durent affronter de mauvaises conditions météorologiques, qui accrurent la difficulté à repérer les cibles dans un terrain montagneux par « des équipages stupéfaits d’une utilisation qui n’avait jamais été prévue dans les études et dans les exercices en temps de paix ». Et donc seuls 115 des 285 avions employés réussirent à bombarder les objectifs prescrits – soit 80 tonnes de bombes – avec des résultats « sans aucun doute modestes », qu’il serait plus correct de considérer comme nuls 25. La conclusion est claire : l’aéronautique italienne ne contribua en aucune façon à la bataille des Alpes. Elle préféra bombarder les ports et les aéroports français de la Provence, se vantant de succès qui sont encore à comparer avec les sources françaises. L’aéronautique française ne participa pas non plus à la bataille, elle se limita à défendre ses aéroports.
26En fait, l’aéronautique italienne ne remporta qu’un seul succès en juin 1940 : médiatique et très peu agréable. Des années après la guerre, dans de nombreuses régions de France, surtout celles situées entre Paris et Bordeaux, le mitraillage des avions italiens sur les colonnes de réfugiés resta un souvenir vivace. Un mythe qui n’a aucune base concrète. La documentation démontre que les attaques de l’aviation italienne ne furent pas menées au-delà de la Provence et toujours sur des objectifs militaires, d’autant plus que le rayon d’action des avions n’atteignait pas la France septentrionale. Le mythe a des causes variées : la peur diffuse des bombardements terroristes allemands en France à la veille de la guerre, la réputation d’efficacité et de terreur réclamée par l’aviation fasciste, l’effet du coup de poignard dans le dos. Et qui sait quoi d’autre encore, laissons l’analyse aux chercheurs des mythes de masse. Les milliers de Français qui juraient avoir reconnu les cocardes tricolores des avions italiens ne savaient pas, qu’en 1940, ces cocardes n’existaient plus ; remplacées par les faisceaux du régime. Une affaire qui fait partie de l’histoire complexe de la guerre mais pas de la campagne italienne de juin 1940.
Après la bataille
27L’armistice signé à Rome le 24 juin prévoyait l’occupation italienne d’une bande de terrain conquise au prix fort sur les Alpes et jusqu’à Menton, en tout 800 km² et 28 000 habitants, dont 21 700 Mentonnais. Passés les premiers jours, l’occupation des territoires alpins fut conduite de manière relativement correcte. En revanche, Menton, qui était le seul résultat un peu important de l’offensive italienne, paya pour tous ; elle fut endommagée par l’artillerie, puis mise à sac à plusieurs reprises et enfin soumise aux vexations des autorités fascistes, bien documentées par les études françaises.
- 26 Voir Azeau (op.cit., p. 347-350) pour une description des conditions de détention des 150 prisonni(...)
28Les prisonniers italiens furent tout de suite libérés (nous n’avons pas de chiffre). Les 150 prisonniers français furent abandonnés par leur gouvernement (il n’en est pas fait mention dans le traité d’armistice). Ils furent donc enfermés dans le camp de Fonte d’amore, près de Sulmona, en Abruzzes, avec 200 Anglais et 600 Grecs. Une longue captivité qui fut conforme aux règles 26.
29Le traité d’armistice prévoyait la démilitarisation d’une bande de 50 km depuis la frontière et la possibilité d’ingérence et de contrôle italiens jusqu’au Rhône. Les deux mesures ne furent mises en place que de façon limitée car les autorités fascistes étaient plus ambitieuses et rapaces qu’efficaces. Puis en novembre 1942, Mussolini, toujours à la remorque des Allemands, occupa la France jusqu’au Rhône à l’exception de Lyon. En septembre 1943, après la reddition italienne aux Anglo-Américains, cette région fut occupée par les Allemands. Elle fut libérée par la nouvelle armée française, après le mois d’août 1944, jusqu’au sommet des Alpes. Le gouvernement de De Gaulle comptait alors annexer la vallée d’Aoste et une partie de la frontière des Alpes, jusqu’aux portes de Turin, une revanche au coup de poignard de 1940. À la fin avril 1945, les troupes françaises qui descendaient vers la plaine furent arrêtées par les partisans italiens, puis par le gouvernement américain. Dans le traité de paix de février 1947, la France obtint une série de petites modifications de la frontière, 550 km² en tout, une revanche symbolique. Puis arriva finalement le temps de l’amitié.
Notes
1 Nous renvoyons à une étude minutieuse, Andrea Gandolfo, « Il confine italo-francese nelle Alpi Marittime dal Settecento ai nostri giorni », in Passato e presente(Cuneo), no 71, 2007, p. 133-241.
2 Gabriele (Mariano), La frontiera nord-occidentale dall’Unità alla Grande Guerra 1861-1915, Roma, Ufficio storico dell’esercito (Service historique de l’armée italienne), 2005.
3 Le général Alberto Pariani cumula la charge de sous-secrétaire à la Guerre (le ministre était Mussolini donc en fait Pariani était le vrai ministre) et celle de chef d’état-major de 1936 jusqu’en octobre 1939, c’est-à-dire commandant de l’armée de terre.
4 Les plans de guerre de l’armée ont été étudiés remarquablement par FortunatoMinniti, Fino alla guerra. Strategie e conflitto nella politica di potenza di Mussolini, Napoli, Edizioni scientifiche italiane, 2000.
5 Pour tous les aspects militaires de la guerre italienne se reporter au rapport, honnête et compétent, de Vincenzo Gallinari, Le operazioni del giugno 1940 sulle Alpi occidentali, Ufficio storico dell’esercito, Roma 1981. Parmi les études italiennes, voir Dario Gariglio, Popolo italiano! Corri alle armi. 10-25 giugno 1940, l’attacco alla Francia, Ed. Blu, Peveragno (Cuneo), 2001.
6 Pour un panorama général de la guerre italienne, voir GiorgioRochat, Le guerre italiane 1935-1943, Einaudi, Torino, 2005.
7 Rochat (G.), Le guerre italiane, op.cit., p. 252-253. Par conséquent, les effectifs des unités se modifiaient aussi continuellement aux dépens de leur organisation et de leur cohésion.
8 En 1938, le général Pariani avait réorganisé l’armée, en réduisant les effectifs des divisions afin d’en augmenter la mobilité. Les divisions italiennes de 1940 avaient 2 régiments d’infanterie, 6 bataillons, plus une « légion » de la milice fasciste, équivalente à un septième bataillon. Au total : 10 000 à 11 000 hommes. L’armement des bataillons d’infanterie était très inférieur à celui des bataillons français. La division avait seulement 24 canons de 75/27 (les Déport français construits sous licence) et 12 de 100/17 (d’origine autrichienne). La mobilité était confiée à 3 400 quadrupèdes et 140 véhicules. La guerre de mouvement de Pariani comptait surtout sur les jambes des soldats et sur l’esprit fasciste.
9 Les divisions alpines comprenaient en principe 6 bataillons et 6 batteries de 75/13 (d’origine autrichienne), environ 14 000 à 15 000 hommes, y compris les conducteurs des 5 300 mulets. Elles étaient capables de se mouvoir sur n’importe quel terrain mais avaient une puissance de feu inférieure à celle déjà faible des divisions d’infanterie.
10 Et précisément 12 605 officiers, 299 339 sous-officiers et hommes de troupe, 2 949 canons. Voir Gallinari, op.cit., p. 51 (listes détaillées). Sont comprises les garnisons des fortifications qui appartenaient à la Guardia alla frontiera, un corps créé à la veille de la guerre. Voir Massimo Ascoli, La Guardia alla frontiera, Ufficio storico dell’esercito, Roma, 2003.
11 Ces 10 divisions illustrent les retards de l’armée italienne : 2 divisions blindées avec des chars L/3 de trois tonnes, 3 divisions « celeri » (rapides) composées de régiments de cavalerie et bersagliers cyclistes et motocyclistes, 3 divisions « autotrasportabili » (l’artillerie et les services étaient motorisés, mais il n’y avait pas de camions pour l’infanterie) et enfin, 2 divisions motorisées, les seules comparables à celles du même nom des autres armées, même si elles étaient pauvres en puissance de feu, comme toutes les divisions italiennes.
12 Les études françaises sur la bataille des Alpes oublient l’orientation offensive du déploiement français jusqu’en septembre 1939. En revanche, elle apparaît dans les recherches aux archives de Vincennes menées par le colonel Max Schiavon pour sa thèse de doctorat, Une victoire dans la défaite : racines, enjeux, significations. Le XIVe CA sur le front central des Alpes en juin 1940. Je le remercie pour m’avoir fourni les informations citées.
13 Nous ne citons que quelques données sur les forces françaises, notre thème étant la guerre italienne. Pour une synthèse des études françaises, voir Frédéric Guelton, La bataille des Alpes, in La Campagne de 1940, C. Lévisse-Touzé (dir.), Paris, Tallandier, 2001.
14 Gallinari (V.), op.cit., p. 116-117.
15 Pour ces ordres successifs, voir Gallinari, op.cit., p. 121 et suivantes.
16 Dans la documentation italienne, l’espoir d’un effondrement de l’armée des Alpes n’est jamais déclaré de façon formelle mais il y est fait allusion dans les ordres des hauts commandements (mais pas par les commandements du front). Par exemple, le 19 juin, Roatta écrivait de Rome : « Il se peut qu’il y ait des troupes françaises dans les fortifications mais il est probable que les troupes mobiles, situées à l’arrière, battent déjà en retraite. » Gallinari (V.), op.cit., p. 127-128.
17 La supériorité numérique italienne doit aussi être ramenée à de justes proportions. Du côté français, nous avons 85 000 hommes (surtout les garnisons des fortifications et peu de troupes mobiles). Les bataillons d’infanterie des 19 divisions italiennes qui participèrent à la bataille (le nombre ressort de la liste des pertes : Gallinari, op.cit., p. 265-270) pouvaient compter sur 110 000 à 120 000 hommes. Il faut y ajouter des unités d’artillerie et du génie. Le gros des troupes italiennes ne prit pas part à la bataille
18 Chiffres officiels, obtenus par le colonel Max Schiavon. L’armée des Alpeseut20 tués, 84 blessés et 154 prisonniers dans les combats contre les Allemands qui descendaient de Lyon, voir Guelton, op. cit., p. 266.
19 Gallinari (V.), op.cit., p. 206. Avec une marge de doute, comme pour toutes les pertes dans les batailles.
20 Voir la liste des pertes des régiments italiens dans Gallinari, op.cit., p. 265-270. Les chiffres sur les portés disparus sont généralement une petite fraction par rapport aux morts, qui augmentent pour les divisions employées dans les zones les plus difficiles. Il est probable qu’il s’agisse presque toujours de morts. Le 44e régiment de la division d’infanterie Forlì est une exception. Il enregistre 21 morts. 46 blessés, 4 gelés et pas moins de 296 portés disparus, presque tous prisonniers. Azeau (Henri), La guerre franco-italienne, juin 1940, Paris, Presses de la Cité, 1967, p. 292-294.
21 Rochat (Giorgio), La divisione Acqui nella guerra 1940-1943, en La divisione Acqui a Cefalonia, settembre 1943, G. Rochat et M. Venturi (dir.), Mursia, Milano, 1993, p. 21-23.
22 Pernot (François), « L’aviation militaire italienne de 1940 vue par l’armée de l’Air de l’armistice », Revue historique des armées, 1991, no 182.
23 Rochat (G.), Le guerre italiane, op.cit.
24 Santoro (G.), L’Aeronautica italiana nella Seconda guerra mondiale, vol. 1, Ed. Esse, Milano-Roma, 1957, p. 108-109.
25 Santoro, op.cit., p. 129. L’histoire de l’aviation italienne du général Santoro, qui en fut un des grands chefs durant la Deuxième Guerre mondiale, est bien documentée sur les sources italiennes. Soixante ans après, il manque encore une histoire de la guerre aérienne italienne tenant compte des études et des sources des ennemis d’alors.
26 Voir Azeau (op.cit., p. 347-350) pour une description des conditions de détention des 150 prisonniers français. Leur sort après le 8 septembre 1943, date de la capitulation italienne et de l’occupation allemande de l’Italie du centre-nord, n’est peu ou pas connu. On peut supposer que quelques-uns ont pu s’enfuir mais que le gros des prisonniers a fini dans les camps de prisonniers en Allemagne.
Pour citer cet article
Référence électronique
Giorgio Rochat , « La campagne italienne de juin 1940 dans les Alpes occidentales »,Revue historique des armées, 250 | 2008, [En ligne], mis en ligne le 30 septembre 2009. URL : http://rha.revues.org/index187.html. Consulté le 28 mai 2012.